École de technologie supérieure

Cette exposition est organisée dans le cadre du Programme d’intégration des arts et de la culture (PIAC) de l’ÉTS qui vise à faire du campus un lieu de création, de diffusion et de promotion des arts et de la culture.


Fossiles d’interface

Exposition de juin à septembre 2025

Une suite d’objets virtuels semble flotter hors du temps. Ils ressemblent à des fragments d’une technologie oubliée — squelettes de machines, châssis érodés, matrices dormantes. Chaque forme porte en elle le souvenir d’un calcul, d’une logique passée, aujourd’hui effacée ou corrompue.

Ces images naissent d’un processus de génération hybride, croisant intelligence artificielle et modélisation 3D. Elles rejouent les mécaniques du FEM (Finite Element Modeling), ces systèmes censés stabiliser la matière sous contrainte. Mais ici, le calcul produit autre chose : une dérive, une fiction de la déformation, une sédimentation algorithmique.

Certaines formes semblent porter les stigmates d’un effort mécanique: traces de pression, lignes de fracture, empreintes laissées par une force simulée trop longtemps. Ce ne sont plus des objets à tester, mais des surfaces où les tests eux-mêmes ont laissé des marques.

L’exposition explore une hallucination technique. Ces formes sont peut-être des erreurs. Peut-être des visions. Coincées dans un bleu de fond familier — celui des interfaces — elles oscillent entre prototype et vestige, outil et mirage.


Basé à Montréal, Kevin Dubeau développe une pratique en art médiatique pluridisciplinaire qui explore la simulation et la matière. Il s’intéresse aux mécanismes de la modélisation numérique et aux frictions entre ce qui est vécu, et ce qui est simulé. Ses œuvres convoquent des mondes en suspens, où le réel se dédouble et laisse affleurer des agencements improbables, traversés par une étrangeté familière.

Diplômé d’une maîtrise en Intermedia-Cyberarts de l’Université Concordia, il a exposé ses œuvres au Québec, en Allemagne, en Argentine, à Hong Kong et au Japon. Il a reçu plusieurs bourses et distinctions en arts visuels. Il est également formé en postproduction pour le cinéma et collabore à la conception de projets d’art public avec des artistes reconnus.

DÉMARCHE ARTISTIQUE

Kevin Dubeau s’intéresse aux formes, aux événements et aux objets qui semblent avoir traversé un processus de simulation. Certains récits, certaines structures du monde contemporain portent en eux les marques d’une réalité modélisée — calculée, prédite, rejouée. C’est à partir de cette matière, déjà altérée par des logiques techniques, qu'il construit des univers visuels autonomes, faits d’images, de volumes ou de séquences.

Son travail explore les dérives de la représentation scientifique et technique : là où les schémas, les protocoles ou les dispositifs prennent une densité presque narrative. Comme si le réel, à force d’être interprété, échantillonné, projeté, se reconfigurait en un espace second — structuré, mais légèrement dissonant.

Les œuvres qui en émergent — images, sculptures, vidéos — prennent souvent la forme de conséquences d’un monde parallèle. Elles évoquent des artefacts issus d’un environnement logique mais altéré, des formes à la fois précises et flottantes, à mi-chemin entre prototype et vestige, entre calcul et apparition.

Kevin cherche à activer cette zone de glissement : lorsque l’excès de clarté devient ambigu, lorsque la structure devient surface, lorsque le langage du monde se déplie au point de paraître étranger. Là où quelque chose persiste, en tension, sans jamais se résoudre.

Kevin Dubeau

Exposition passée

  • Les deux artistes exposé.e.s, Taïna Mueth et Pierre-Paul Pariseau, ont opté pour une technique similaire : le collage numérique, qui nous apporte une vision différente mais tout à fait complémentaire de leur réalité. Ils ouvrent la porte au questionnement entre notre interprétation du réel ainsi que de la composition.

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